Histoire de l’ESJ

Livre « Mémoires d’Avenir »

150 ans, que de chemin parcouru depuis cette rentrée d’octobre 1856 qui accueillait les premiers élèves de l’Externat, que de changements, de transformations des classes exiguës et obscures de la rue du Bon Pasteur à l’immense propriété de La Cordeille !
Les enfances de l’Externat sont déjà lointaines, mais au delà des difficultés, des vicissitudes – et nous verrons qu’elles furent nombreuses – le navire Saint Joseph a tenu bon.

L’œuvre entreprise il y a un siècle et demi a assuré sa pérennité, aussi est-il bon de se souvenir de ce que furent ses fondateurs, ses racines. L’Externat est à l’image des oliviers de La Cordeille dont les puissantes racines, implantées dans les profondeurs de la terre sont autant de gages d’abondantes récoltes futures…

Extraits…

Les années de guerre 1939 – 1945

L’année 1939 est marquée par l’entrée en guerre le 9 Septembre, mais c’est la « drôle de guerre », conflit sans combat sur la ligne Maginot. A la veille de 1940 le Père Pitrat fait état de cette situation particulière : « 1940 ! Que nous réserve-t-elle ? Il est bien difficile de le prévoir. Elle se présente à nous sous les trois signes : gravité, inquiétude, confiance. Les deux derniers peuvent sembler contradictoires, mais se concilient dans le plan surnaturel »…

La Cordeille : une ancienne propriété agricole

Le domaine est composé de plantations : vignes sur 3,5 hectares environ, figuiers, arbres fruitiers et oliviers sur presque 4 hectares, une partie labourable et des bois…
Les constructions sont constituées d’une grande bastide, d’un logement de fermier, un grenier à foin, une cuve, de 3 citernes et d’une aire à battre le grain.
Le domaine comptant en tout 15 hectares, 13 ares et un centiare.

Les lieux de prière à La Cordeille

Dans un établissement confessionnel, évidemment, quoi de plus important car identifiant, que les espaces religieux ? Et pourtant à La Cordeille, après le transfert à la « campagne », on ne voit aucun clocher, aucune croix même, qui émergerait dans ce nouveau site consacré à une éducation chrétienne. Avait-on été perturbé à ce point par le concile Vatican II que l’on omit ces monuments, comme jugés trop triomphalistes en ce dernier tiers du XXème siècle ? Que l’on se rassure ! Non !

Il s’agissait à la fois de la rencontre d’un manque de moyens, et d’une vision rénovée et retournée aux sources même de la spiritualité du Père Colin selon sa fameuse devise : « inconnu et comme caché… », mais aussi de la volonté d’être plus près, sur le lieu de travail de chacun…

Le cinéma à l’Externat Saint-Joseph
Par Roger CANTO

C’est dans les anciens locaux de la rue Peiresc, que cette aventure a commencé. J’étais jeune professeur de Sciences Naturelles (on ne disait pas encore SVT) dans les classes terminales, lorsque en 1960 des élèves de la classe de philosophie sont venus me dire, à la fin d’un cours : « Nous savons que vous faites du cinéma, accepteriez-vous de tourner un film avec nous ? »…

 

Et ce fut l’année des Libanais
Par Thérèse de KERMEL

Souvenez-vous : septembre 89. La guerre du Liban depuis plus de dix ans ; Beyrouth déchiré depuis plus d’un an ; les gens essayant de fuir, les bateaux partant de nuit : Georges, le père, photographe de presse, sa femme, Thérèse, un fils de 22 ans, Roger, un autre de 13 ans, Richard. Grand, très typé, déjà moustachu, pour oublier sa peur, il serre sur son cœur un chien en peluche, le seul souvenir d’enfance qu’il a eu le droit d’emporter.

Chronique d’anciens élèves des années 60 et 70 :
De la place de la Liberté à La Cordeille
Par Pierre MAZZONI et Christian RAMAGE

Nous sommes tous deux anciens élèves de l’Externat Saint Joseph et nous y avons suivi toute notre scolarité, de 1960 à 1974, du « jardin d’enfants » au baccalauréat. Pour les petites personnes que nous étions, débuter sa scolarité à l’ESJ n’était pas une mince chose : comme on disait alors à Toulon, on « entrait chez les Maristes », gage de qualité, de discipline et de sérieux. On savait aussi qu’à défaut de travail, on risquait fort d’être « mis à La Seyne », c’est à dire en pension complète chez des Maristes réputés autrement sévères, destinés aux fortes têtes, ce que nous n’étions certes pas, mais la menace a dû être très en usage, pendant de longues décennies, dans les familles toulonnaises. A l’époque, l’ESJ était situé à deux pas de chez nous. Nous habitions en effet tous les deux dans la même rue et dans le même immeuble, au cœur de la « basse ville », plus connue alors sous son surnom de « Petit Chicago », quartier pittoresque, typique d’un port militaire et aujourd’hui disparu. L’Externat et la place de la Liberté n’étaient qu’à quelques minutes de marche, avec halte pratique au kiosque à bonbons sur la place (il est toujours là !), en face des « Dames de France ».